Le jour suivant nous menait au dessus du Col du singe jusqu'à La Forge, devant Le Tholy. Le temps était changeant avec parfois des petites pluies, mais en somme très agréable. Ni trop chaud, ni trop froid.
C'est sur le terrain d'une belle vielle ferme que Gamin et moi avions trouvé une place pour la nuitée. En montant la tente, j'ai du être très prudente pour ne pas abîmer les grands plants de potirons qui s'étalaient de partout. Comme dans mon jardin à moi, les citrouilles ont envahi nos terres, grâce un un été exceptionnellement fécond.
Le couple qui habite la ferme m'invita à souper avec eux. Nous passions une belle soirée conviviale avec un échange amical et approfondi.
Le jour d'après, nous poursuivions la route . Aujourd'hui il serait sans doute possible d'arriver jusqu'à Liézey. En effet, les chemins étaient beaux et dégagés, l'avancée se faisait comme sur des nuages.
Le Tholy |
Le paysage changeait. Le Tholy est un patelin soigné, touristique et bourré de résidences secondaires, de chalets et de villas. Ce n'est plus la Vôge, avec ses hameaux de maisons abrasées par le temps.
Au bout de quelques heures nous arrivions à Liézey. Ce village que j'étais curieuse de découvrir, puisque je m'étais porté candidate pour un séjour d'artistes. Seulement, je ne leur pouvais pas proposer de rester deux mois, mais juste quelques jours. Le thème de leur action ayant été "passé" je m'avais dit qu'une artiste-voyageuse "de passage" entrerait tout à fait dans l'esprit.
Eh ben non, candidature rejetée pour exactement cette raison.
En entrant dans Liézey, je crus tout de suite mieux comprendre pourquoi. Liézey n'est pas ce petit village bucolique que j'avais cru identifier sur google maps. Là aussi, des maisons bien faits, des villas, des points touristiques. Une auberge avec un rayon épicerie vendait des saucisses à 5 Euros la pièce et des canettes de soda à 3,00
Je commençais à avoir des doutes quand à la facilité avec laquelle j’allais trouver une place de camping.
Une dame en voiture s'arrêta. Elle se présentait comme étant Martine et me proposait d'aller camper sur son terrain qui se trouverait cependant à 3 kilomètres en dehors de Liézey. Gamin et moi nous nous mîmes en route, mais cela n'en finissait plus. Marche sans arrêt sur la départementale - et surtout, marche dans la mauvaise direction. Je ne suis pas contre le fait de devoir faire des kilomètres supplémentaires, mais il faut que ce soit au moins grosso-modo sur la route.
Alors retour à Liézey. Martine revint et me proposa d'aller prospecter dans le village en quête de trouver un endroit où camper. Un bon nombre de tentatives fut vain et je commençais à me préparer intérieurement au fait qu'on devra peut être quitter Liézey pour aller voir ailleurs, quitte à dormir dans la forêt.
Mais finalement la chance nous souriait : Un monsieur nous accorda la permission de camper sur son pré.
Martine regarda les sabots de Gamin. Selon elle, ils étaient pas mal usés. Et c'était vrai. A vrai dire, j'étais quand même assez surprise. Car au départ, Les sabots avaient un gros surplus de corne. On était parti avec moins en Italie et tout de même, nous sommes arrivées jusqu'en Toscane, pieds nus..mais là...
Martine téléphona au maréchal ferrant qu'elle connaissait et celui-ci arriva aussitôt sur les Lieux.
Son verdict était aussi formel qu'accablant. "La corne est usée jusqu'à plat. Il va marcher sur les fourchettes et là, ce sera les bleus, les blessures et l'arrêt total. On ne peut plus ferrer non plus, il n'y a plus assez de substance.
Eh bien. Voilà que le voyage se terminait. Comme ça, d'un seul coup.
Il ne restait plus qu'à trouver un moyen de rapatriement. Je balançais émotionnellement entre la déception d'un côté et d'un certain soulagement de l'autre. Déçue, parce que j'aurai bien aimé continuer ce voyage magnifique, mais aussi soulagé, parce que, le froid était de plus en plus sévère la nuit et la haute montagne était encore devant nous. Ma santé n'était de loin pas aussi optimale que prévu.
Le lendemain matin, une dame d'un centre équestre arriva avec sa remorque. Le maréchal ferrant était lui aussi sur les lieux pour faire un petit parage sur les sabots de Gamin. Gratuitement. Encore une fois, la solidarité du monde équestre jouait.
Nous faisions monter Gamin dans le van et une petite heure plus tard, nous voici de retour à Harsault.
A suivre...
Vous êtes rentrés tous 2 en bonne santé. Il reste les bons souvenirs des chemins parcourus et la gentillesse des gens rencontrés.
RépondreSupprimerEt c'est bien ce qu'on recherche avant tout dans la randonnée ; le nombre de kms parcourus n'est pas le plus important