mercredi 15 août 2018

"Balade à Domrémy" - faites revivre l'aventure !

Ouf! C'est fait ! "Balade à Domrémy" est finalisé chez l'imprimeur. Le petit livret retrace sur 32 pages toute notre petite aventure estivale. Avec tous les dessins qui ont été réalisées en cours de route.

Vous pouvez dès à présent commander votre exemplaire. Il est à 4,50. Dédicace (si souhaitée) gratuite!

En vous procurant l'ouvrage vous pouvez non seulement revivre le voyage sur papier, mais vous soutenez aussi activent Gamin et sa maîtresse.












vendredi 3 août 2018

Jour 14 le dernier jour.

Samedi matin.

Serge m'avait annoncé qu'il viendrait au cours de l'après midi avec son camion pour nous rapatrier, Gamin et moi.
J’avais à peine fini de remballer mes affaires et de démonter la tente que vint Freddy, le  voyageur belge  avec son fils parrainé et me demanda si j'étais prête,
Eh oui, les fameuses ruines celtiques !

 On avait convenu la veille d'aller à leur recherche. Sur Internet j'avais trouvé un plan d'accès. Freddy nous embarqua dans son camping car et nous roulâmes jusqu'au cimetière. Ensuite, nous contiunâmes à pied. Moi, toujours la tablette à la main afin de suivre le tracé sur Google maps. Il fallait d'abord emprunter un petit sentier qui longeait le bord du bois chenu.


Quand nous arrivâmes à l'endroit où il fallut entrer dans la forêt, il n'y avait rien. Pas d'entrée, pas de sentier ; Il fallait donc passer à travers la broussaille. Dans la forêt, un terrain en ascension raide. Nous grimpions, évitant les branches, cherchant où mettre les pieds. Je commençais à avoir des doutes. Allions nous vraiment trouver quelque chose ?



Mais enfin, tout en haut, nous vîmes les premières pierres. Des blocs, tous couvert de mousse, qui formaient en effet les vestiges d'un ouvrage qui jadis, devait être impressionnant. Des murs, effondrées par endroits, avec des avalanches pétrifiées de pierres en aval.  Nous voilà donc arrivés.
La découverte de ce lieu exceptionnel ne pouvait se faire qu'à avec la plus grande précaution, en se tenant à chaque pas à un tronc d'arbre, à une branche, afin de ne pas chuter.


« Je ne comprends pas pourquoi on lasse un site aussi impressionnant à lui même » dit Freddy/
« Oui. Un petit sentier d'accès bien entretenu, quelques pancartes avec les informations dont on dispose – et voilà Domrémy aurait une attraction supplémentaire » répondis-je.

Le problème est que ce site n'entre pas dans le contexte Johannien – ou du moins, pas de la manière souhaitable.



Nous prenions notre temps pour laisser l'atmosphère de ce lieu enchanté faire so effet.
Freddy était tr-ès content et heureux de notre petite expédition.
C'est vrai qu'il fait bon de savoir qu'à côté de tous ces lieux touristiques léchés, préparées et prêt-à-visiter il existe encore quelque chose de sauvage, d'incompris, de caché.

Nous rentrions et firent nos adieux. Freddy reprit la route et moi, j'attendis au camping, ensemble avec Gamin,  l'arrivée de Serge.

Notre balade à Domrémy aura été riche. Plein de bonnes rencontres, de découvertes et de vécu. Une aventure qui marquera l'été et l'année.

Serge arriva, Gamin monta dans le camion et nous rentrions, fatigués, épuisées, mais heureux.




jeudi 2 août 2018

Jour Treize : Chez Jeanne


Le jour commença par une bonne nouvelle pour Gamin : la gérante du camping m'informa que la commune était prête à lui offrir un parc clôturé et bien herbeux le temps de notre séjour. Donc fini l'herbe rase et sèche. Le petit terrain se trouvant en plus  à proximité du camping, ce fut une solution idéale. Gamin goûtait sa liberté, les arbres et l'herbe haute.

Je pouvais donc de mon côté , me consacrer entièrement à la visite de Domrémy-la-Pucelle.

Mystérieuse Jeanne d'Arc !
Nous voilà donc dans ton pays, la terre qui t'a vu naître.
Le site principal à visiter est bien entendu la maison natale de Jeanne. Cela peut surprendre qu'après  six siècles, ce bâtiment soit encore debout. Je connais des immeubles construits il y a 40, 50 ans et qui ne sont guère plus que des ruines. Même si on admet que la bâtisse fut bien entretenue et rénovée régulièrement, c'est quand même – on a envie de dire : un miracle.
Détail troublant : La porte d'entrée est ornée d'un tympan sur lequel on peut lire  la date de 1481 en chiffres romains, ce qui est  postérieur à la naissance présumée de la Pucelle.  (1412 ou 1407 selon d'autres)

L'église de Domrémy


Les recherches sur la thématique mettent très vite à l'évidence les nombreuses doutes et hypothèses qui tournent non seulement autour de ce détail, mais sur bien d'autres aspects  de l'épopée Joannienne et de la personnalité de l’héroïne.

Comme toujours, les théories de complot ne manquent pas et forment un mélange difficile à dénouer  des versions officielles et des  questions justifiées à l'égard de celles-ci.

Certains mythes et idées reçues ont été  falsifiées définitivement, aussi de la part des historiens officiels : Ainsi, Jeanne n'était pas une « pauvre bérgère » . Cette image procrée déjà lors du vivant de la pucelle, était clairement destinée à susciter une synchronicité avec l'image du Christ, « le bon berger ».
Jeanne elle même a nié avoir gardé des troupeaux.Mais nous pouvons supposer toutefois, qu'elle aida au moins occasionnellement à s'occuper des bêtes familiales, ne serait-ce que parce que ce fut la coutume locale.
Le père de Jeanne, Jacques d'Arc, était un homme relativement aisé.

Dans la maison natale de Jeanne d'Arc


Les 4 Euros pour le ticket d'entré payé, je pénétrais donc dans la bâtisse plus dans l'esprit d'être dans une maison du 15eme siècle en général, que vraiment et sûrement dans la maison de Jeanne. Ce qui fut néanmoins une expérience émouvante. Le plancher de l'étage en haut (où le visiteur ne peut pas aller) ressemble – aux mien.
Ma maison date de 1850 environ, c'est bien plus « moderne » que cette bâtisse là, mais les similarités sont tout de même frappantes. C'est assurément la même culture, les mêmes fondements qui ne se transforment que très lentement au fil des siècles.
Il ne faut pas se faire des illusions : Le site à été considérablement modifié au fil du temps. Mais malgré tout, on « sent » quand même quelque chose. Un événement s'est déroulé ici il y a six siècles, un éventement qui a eu des conséquences décisives pour la France, voire l'Europe. Et dans tout ça, voilé et dissimulé dans les récits, les théories et les hypothèses, il y a un élément inconnu. Insaisissable.


A proximité de Domrémy se trouve une forêt, le bois chenu qui joue un rôle important mais peu tangible surtout dans la partie spirituelle. S'y serait trouvé un « arbres aux fées », que Jeanne aurait souvent visité lors de son enfance. Un détail qui a d'ailleurs fortement interpellées le juges lors du procès de Jeanne à Rouen. Et pour cause ! Aller voir des fées dans la forêt est une pratique païenne, ancrée dans la tradition celte.  Ce qui suscite – à l'époque comme aujourd'hui – bien des questions quand à la vraie nature de la spiritualité de Jeanne.

Personnellement je pense que Jeanne, tout comme ses contemporains dans le monde rural de jadis, pratiquaient un innocent mélange de vieilles traditions païennes et de Christianisme. Comme un peu près partout dans le monde où l’église s'est superposée sur une culture ancienne.

Jeanne a dû se rendre compte au cours du procès que les éléments païens de sa vie spirituelle lui valent de sérieux ennuis et s'est alors manifestement empressée de christianiser son vécu. C'est d'ailleurs seulement à ce moment là qu'elle identifiera les  « voix » et autres apparitions qui la guidèrent, comme étant des entités chrétiennes. Avant, elle ne s'exprima pas quand à leur identité exacte.

Païenne moi même, j'aurais bien évidement aimé voir cet arbre à fées. En pure théorie, il pourrait encore exister – il y a des arbres bien plus vieux que ça, mais nous savons tous que l'endroit en question a lui aussi connu des transformations massives : Notamment une basilique qui y fut construite :  la célèbre basilique du bois chenu.

La basilique se trouve à environ 1 Kilomètre et demi du village. Je n'y suis pas allée.

J'étais à pied et franchement, sans vouloir offusquer personne, mais les anciens sites « magiques » écrasés par des églises, ça me mal à l'aise. Alors inutile de marcher sous la canicule pour aller voir ce qui, personnellement, me chagrinerait plus qu'autre chose.

Mais il y a avait peut-être une autre possibilité : certains auteurs et chercheurs ont suggéré que « l'abre des fées », aurait pu être en réalité, un « abre de Fayes »


Un " abre " (ou abred)  appartient à la tradition celtique,  Il représente le « monde des épreuves », soit le niveau des incarnations.
La « faye » quand à elle  est une bûche de tilleul de 60 à 80 centimètres de long, fendillée à l'extrémité et taillée à l'autre bout. Dans les traditions pré chrétiennes de la région, la nuit du solstice d'hiver on l'alluma au grand feu et la fit tourner à grand mouvements de bras. ; c'est alors que, pendant quelques minutes, la nuit s'embrase d'une multitude de lucioles qui dansent, évoquant les nuits d'été et l’éternel renouveau du soleil.

Et si cette tradition avait aussi été pratiquée au temps de Jeanne, voir par elle même ?
La question reste posée. Ce qui est certain est que, non loin du village, dans ce même bois chenu se trouvent les vestiges d'une construction de taille impressionnante, dont on a pas d’explication ni de la provenance ni du pourquoi. Mais il est probablement d'origine celtique

Il s'agit d'une sorte d'appareillage constitué de gros blocs de pierre, et formant une sorte de double promontoire. Le « style » n'est pas sans rappeler le fameux « mur païen » en Alsace ou encore des construction du type cyclopéen que j'avais aussi vu en Italie.
Ceci m’interpellait et je pris la décision d 'aller visiter ce site le lendemain.

Sur le camping je fis une autre belle rencontre: Un Voyageur belge et son fils parrainé faisaient un tour dans la région et s'intéressaient à mes recherches sur le sujet. En particulier des vestiges celtiques au bois chenu. Nous décidâmes de nous y rendre tous les trois le lendemain.

la nuit même nous offrit un autre spectacle : Eclipse lunaire ! la plus longue de ce siècle. Ce ne fut pas sans me rappeler mon arrivée à Torrita Tiberina, également sous une "Super Lune". Une fois de plus, mon pèlerinage avait abouti au bon moment au bon endroit.




























mercredi 1 août 2018

Jour douze - Domrémy

5 heures du matin, allez debout !

Aussitôt sortie du sac de couchage, je me mis à ranger les affaires, démonter la tente  et à charger les sacoches. Une course contre la montre ou plutôt, contre la chaleur.
Aujourd'hui je voulais faire l'étape finale et arriver à notre but : Domrémy-la-Pucelle.
C »était faisable : On m'avait dit que le village était à 10 ou 15 kilomètres maximum. Mais bon, comme toujpours, quand les gens vous disent ça, ils ont en tête les routes normales. Or, notre trajet nous mènerait sur les sentiers de campagne qui se faufilent en serpentines à travers le paysage. Ce sera donc plus long, mais j'étais sûre que c'était faisable. Il fallait juste faire un maximum de chemin avant l'arrivée de la grande chaleur.

Le premier kilomètre nous faisait encore longer la départementale, mais par la suite, nous nous enfoncions dans les champs. Le sentier poussiéreux et sablé  se perdait dans une immensité aride et brûlée. Enveloppés par l'air doux du matin nous nous perdîmes dans une nature martyrisée par la sécheresse, mais d'une beauté singulière.

Le soleil se lève avec sa force terrible


Première grimpette sous un soleil de plus en plus tapant : Pas d'ombre, rien, mais tout en haut, une forêt nous récompenserait avec de l'ombre. L'ascension fut extrêmement pénible. Même du pèlerinage Aldo Moro en Italie, où nous traversions pourtant aussi des vastes zones découvertes sous un soleil de plomp, je n'ai pas le souvenir d'une avancée aussi extrêmement difficile.

La forêt est comme un lointain rivage

Enfin, nous arrivions la crête et pouvions continuer sur un beau chemin forestiers. A chaque pas, un tourbillon de papillons de toutes les couleurs s'envola devant nous.  Un spectacle inhabituel et presque irréel.

Nous sortions de la forêt et, au loin nous pouvions apercevoir la large vallée avec, au loin Domrémy et Greux et un peu plus près, Maxey. On y était presque ! Encore trois ou quatre kilomètres. Oui mais...ces kilomètres devront âtre faits sous le soleil de midi et en zone ouverte, sans ombre.

Dans la forêt, enfin.

Nous avancions en douceur. La chaleur s'abattait sur nous comme un lourd marteau. Gamin avançait rapidement, comme si il voulait accélérer notre arrivée.
Après la traversée de Maxey, il nous restait encore une plaine à traverser. La presque dernière étape.
La fournaise commença ànous ramolir. Ma vue devint trouble, le sol même semblait s'onduler, vaciller...
Nous avancions à bon pas, suant, mais à bon pas. Devant nous, la route principale entrant à Domrémy se trouva désormais à 500 ou 600 mètres.

Et du coup, la longe dans ma main se raidit, j'entendis un soupir, et un grand souffle. Gamin titubait, puis s'effondrait à plat ventre.

Oh non ! Pas ici ! Pas en plein sous le soleil ! Je le déchargeais tout de suite. Je sentais qu'il brûlait ; Il était sérieusement surchauffé. J'ouvris ma gourde d'eau et versais le contenu sur la tête de l'âne. Il se secouait puis se relevait. Ouf ! C'était déjà ça de gagné.
Cela me faisait mal au cœur de devoir le rebâter, mais on avait pas le choix. Le camping était à moins d'un kilomètre d'ici, il fallait qu'il tienne cette dernière distance.

Lentement, très lentement, nous entrions dans Domrémy. Tout de suite, les pancartes, annonçant la maison natale de Jeanne d'Arc nous accueillirent. Mais pour l'instant, la seule chose qui m’intéressait, était le fichu camping.
Encore un peu...pourvu qu'il ne lâche pas en plein sur la route du village.

Enfin, nous atteignîmes le camping. Des arbres ! De l'ombre !

Je déchargeais Gamin lui fit le plein d'eau dans son seau et l'attachais à sa corde. L'herbe n'y était pas abondante : une pelouse tondue à court et brûlée par le soleil. Mais pour l'instant ce qui importait le plus était que Gamin puisse se reposer, à l'ombre et sans rien sur le dos. Je lui donnais un peu de granulées que Serge m'avait donné.

Enfin arrivés !

Je montais ma tente et m'installais. Comme tous les campings municipaux, celui de Domrémy est très austère mais a tout de même tout ce qu'il faut. Gamin tout comme mlmoi,  commencions à nous relaxer et à prendre nos repères.
Vers l'après- midi d'autres voyageurs arrivaient. Entre autre, deux cyclo-randonneurs : Wim des Pays Bas et Burkard d'Allemagne. En fait, la majorité des campeurs étaient soit des hollandais ou des allemands. Ou belges. Burkard et Wim étaient eux aussi épuisées par les kilomètres faits sous la canicule et n'aspiraient que pouvoir se reposer avec une boisson rafraîchissante. Malheureusement, comme pratiquement toujours dans les petits villages, il n'y a ni supérette, épicerie ou autre magasin pour pouvoir approvisionner. Un vrai problème pour le randonneur.
Les « Ah, mais il ya un magasin dans le village X à seulement 6 mm d'ici » ne vous sont d'aucune aide. Les gens qui ne se déplacent qu'on voiture n'ont aucune idée de ce que 6 km représentent, si tu es à pied.

J'avais cependant découvert que le magasin de souvenirs à Domrémy vendait aussi des cannettes et petite bouteilles de boissons. A des prix salés, certes, mais tout de même. Burkard ne perdit rien pour attendre. Il s'en alla et revint avec le bras plein de bières artisanales, dont une aromatisée aux Mirabelles. Ben oui, on est en Lorraine.

Et ainsi, à trois nous étions assis autour de la table, buvant, discutant, riant et mangeant des biscuits. Le feu du jour s'éteignait et fit place à un autre soir doux d'un grand été inoubliable.

Sur le camping