jeudi 12 octobre 2017

Retour sur la fin du voyage

Ah, le temps passe tellement vite ! C'est pas croyable !  Il est grand temps de redonner un peu de mes nouvelles.

Beaucoup d'entre vous le savent, Deep Forest 5 s'est malheureusement arrêté prématurément. Mais pour ceux qui ne sont pas vraiment au courant, voici un petit récapitulatif.

Après avoir quitté le camp près de la caravane, nous descendions vers Remiremont, toujours accompagnées d'un vent très frais et vif.  A Remiremont même, il fallait encore contourner la ville en empruntant la route des forts, afin d'arriver enfin sur le site du centre équestre où Gamin reçut un beau box, où il passerait aussi son jour de repos. La plaie causée par la sangle me faisait un peu de soucis, or je me rendais chez le véto pour lui demander des pansements.

Gamin doit dire adieu à ses nouveaux potes.


Le soir, mon amie et bourrelière de maison Virginie arriva sur les lieux. Elle nous invita, moi et la gérante du centre équestre à un dîner au Restaurant à Remiremont: Après ces jours de randonnée et de camping, quel luxe!

Le lendemain, une pluie persistante et froide s'installa sur le pays. Mais ce n'était pas un problème car gamin et moi passions la journée bien à l'abri : Gamin dans son box et moi dans le chalet de chez Virginie, nous passions une journée bien tranquille, bien au sec. Virginie quand a elle, fit des travaux sur la sangle, afin d'empêcher les frottements sur le ventre de Gamin : Elle coupait les parties en contact avec la plaie et recouvrait la sangle avec une peau de chèvre. Du travail solide et professionnel comme c'est la règle dans son atelier.



Lendemain, la partie la plus compliquée nous attendait: En tout cas dans mon ressenti. La traversée de Remiremont. Je l'ai déjà dit à plusieurs occasions : J'ai horreur d'aller en ville avec l'âne. Non pas parce que celui-ci aurait peur de la circulation, mais à cause des gens.
Mais on n'avait pas le choix. Pour pouvoir monter sur le fossard, il fallait traverser d'abord Remiremont, puis Saint Etienne.
Heureusement, la traversée se fit sans problèmes. Gamin avançait très bien, visiblement la sangle modifiée le soulagait, donc il suivait à pas vif ce qui nous permit de progresser très rapidement. Aucune rencontre agaçante, aucun incident. Nous arrivions au pied de la montagne de bonne heure et de bonne humeur !

L'ascension était assez agréable, sur des chemins bien balisées. Mais vint quand même l'inévitable moment WTF: Quand vous arrivez sur un carrefour et que le GPS vous dit que non, vous ne pouvez pas emprunter ni le beau chemin à gauche, ni celui à droite mais que, si,si, c'est cet espèce de petit fil de sentier pas plus large que le cul d'un ado anorexique  et qui descend tout droit dans un gouffre merdouilleux, rempli d'arbres en travers, de gadoue et de rocaille.

C'est le genre de truc qui se passe quand lors de la création d'itinéraire, vous voulez partout passer en ligne droite, prenant en compte même les pointillés les plus douteux, au lieu de suivre les chemins plus larges, mais aussi plus longs.

Gamin et moi descendions donc dans le gouffre, a plusieurs reprises je dois le débâter afin de pouvoir passer en dessous des troncs d'arbes.
Pour ajouter au confort, le sol trempé de la journée de pluie, se transforma en véritable marécage. A chaque pas, on s’enfonçait considérablement dans la boue. Je tombais, me relevais et retombais. selon le GPS, cette piste devrait bientôt aboutir à nouveau sur un chemin convenable. Eh bien, la sortie se faisait attendre.
De nouveau un passage hyper-raide, des ronces partout, ça griffait et ça tapait.

Et du coup, je fus prise de panique.
Le cœur - ce cœur qui ne m'avait fait des misères depuis le départ, en se comportant comme un canasson imprévisible qui s'emballe à chaque petit bruit de rien du tout - ce cœur se débattait douloureusement comme un animal affolé en cage et me coupait le souffle. Manquait plus que ça! Seule au milieu de la forêt et - au bord d'une crise cardiaque ?
 Il leur faudra des mois pour trouver mes ossements.

Gamin était à côte de moi, sur cette pente pas possible il se tenait avec calme et fermeté. Il me regardait et soudain il me semblait dire : "panique pas ! On va le faire ! C'est raide, c'est dangereux, mais on en a vu d'autres. On est des pros, nous!"

Il avait raison. Je n'étais pas seule. J'avais à mes côtes mon compagnon absolument fiable qui savait très bien ce qu'il faisait. Si lui, il avançait, c'est que ça peut se faire.

Sur la montagne
Nous continuons donc, encore et encore plus, traversant un marécage parsemé de ronces et de buissons et enfin, nous atterrissions sur la route.

Un peu plus loin, nous arrivions dans un petit hameau où les habitants me montrèrent un bel endroit pour camper, à côté d'une source d'eau fraîche.
Malgré l'effort que cette journée nous avait demandé, j'étais heureuse. Pour la première fois depuis le pèlerinage Aldo Moro, on était de nouveau sur la montagne, on campait dans la nature, entouré d'immensité et de liberté.

A suivre ...




6 commentaires:

  1. J'ai souri en lisant ton récit:j'ai aussi connu la surprise du beau chemin enregistré sur le GPS et qui se révèle être une galère sans nom, avec l'angoisse de l'accident au fur et à mesure que tu avances
    Et comme toi j'ai toujours été surprise par la confiance de ma jument qui a accepté de me suivre dans des endroits improbables

    Lorsqu'on voyage seul avec un animal, il y a une vraie complicité qui se crée:certains moments c'est toi qui le rassure et d'autres fois c'est lui qui te communique sa "zénitude"

    A bientôt pour la suite de tes aventures!

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    1. Merci Geneviève . Ah oui, j'imagine que vous et votre jument formez aussi une équipe soudée et que vous avez passé des moments intenses ensemble.

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  2. Malgré les coups du sort Diana a toujours autant d'humour et de forces

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  3. Diana, quand on a été capable de franchir les Alpes, franchir un mini obstacle à proximité du Fossard, n'est pas une épreuve.

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    1. Oui, mais parfois on fait le tour de monde pour après, se casser la gueule au pas de sa porte. ;-)

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