mercredi 30 août 2017

Au bord des eaux

Le nom de Deep Forest a été bien  choisi : Le deuxième jour, le GR7 nous enmène dans une forêt infinie. Au moins, elle nous abrite de la chaleur. Seuls quelques tâches de lumière dorée se perdent dans les bois et font illuminer les feulles fines des fougėres.


Gamin avance bien, malgré sa plaie de frottement que je soigne tant mal, tant bien. Sa sangle  ventriėre est pourtant moderne et bien rembourrée, mais les côtés irritent sans cesse sa peau. À Remiremont, je me procurerai une housse en peau d’Agneau chez mon amie Virginie.

Entre temps, je ne force pas trop sur les kilomètres journalières. Ainsi, quand nous débouchons sur un petit hammeau,  La Basse de moyenpal, je deçide d’y chercher le camp de nuit.
Une gentille famille nous montre une place très speciale sur leur terrain : une petite lizière entourée par un ruisseau clair. „ on y va nous aussi souvent nous pour y dormir. C’est tellement agréable, on est loin de tout“ me disent ils.
En effet. Quel petit coin enchanté! J‘ y  plante la tente et nous savourons une nuit chez les fées.

Le lendemain, nous reprenons le GR. Ça monte, ça descend et malgré l’ombre des arbres, on sent l’air chaud. C’est une journée de canicule.
 Le tracé GPS du GR est très imprecis. Il y a des grands écarts entre la réalité et le trait sur l’ęcran. Le balisage est erratique. Arrivé à un carrefour, pas de balises et le trait du GPS passe au milieu. J’avais presque oublié à quel point je dętėste ces situations là.
Je dois faire le choix au pif. Evidement,  je prends le mauvais tournant.
Après à peu prės un kilomėtre, le sentier finit dans la brousse impérméable. Faut bien qu’on rigole.


Je n’ai pas du tout envie de faire demi tour. Alors Gamin et moi grimpons en amont, traversant la forêt pour retrouver le GR qui doit se trouver à 500 mėtres de l’autre côté de la colline. On y arrive – mais il y a une descente ultra raide pour arriver au sentier en dessous de nous. Je débâte Gamin  à moitié. Il a fixé de son regard la voie en dessous de nous – je vois qu’il a bien compris où on doit aller. Je lâche sa longe. Il cherche le meilleur moyen pour lui et descend, habilement, la pente. Aprės, c’est mon tour. Je jette les bagages en bas puis descends en tobogan sur mon Q.

On est revenu sur le GR. Mais sachez, chers baliseurs, que je vous haïs!

Des kilomėtres sont faits, mais la chaleur fait fondre les réserves d’eau. J‘ ai beau å économiser comme je peux – un litre, c’est juste une goutte, dans ces circonstances. Il faut commencer à chercher un camp. Je planterai la tente carrément dans la nature, mais je n’ai pas assez d’eau pour ça. Parceque Gamin a soif lui aussi.

Et voilà que se pointe en face de nous ce qui semble être le salut. Une hutte. Avec und belle fontaine devant. L’endroit idéal pour camper. En m’approchant, c’est le désenchantement : une grosse pancarte sur la fontaine indique : Eau non potable.
Ah bon. Donc c’est juste pour la déco. C’est pas qu’il aurait des randonneurs assoifés dans une forêt tout de même assez vaste.

Bon, j’ai des tablettes purificateurs d’eau. Je les avais déjá avec moi en Italie, mais jamais utilisées. Je me casse la tête : rester ici et nous taper de l’eau à la pillule ? Ou faire un effort et aller plus loin ? Une pancarte indique un hameau à 4 km. Allez, j‘ y vais.
La fatigue a sans doute joué son jeu, car je loupe un tournant et du coup, on se retrouve loin du GR7. Il ne manquait plus que ça. Alors nous avancons et finissons par trouver un hameau de villas autour d’un lac.
Privé le lac. Comme quoi, c’est pas vraiment l’endroit idéal  pour trouver un place. Mais j’ai de la chance. Un Monsieur nous permet de bivouacer au bord du lac et me refait le plein d’eau.


Le soir, sa fille du monsieur arrive -  et cerise sur le gâteau, elle invite Gamin à passer la nuit dans leur Parc à moutons – l’herbe y est bien meilleure et Gamin peut bouger librement. Ça change de la corde entre les orties !

 Le soir se lève, les voix du lac se réveillent. Un vent frais chasse la torpeur du jour.
La lune d'Août monte dans le ciel, se reflète dans l'eau. Le souvenir des nuits lors me on arrivée à Torrita Tiberina reprennent de l'ampleur. Le temps merge, devient present universel, sans passé, sans avenir. Et Aldo, lui qui est toujours là, est tout près. Les portes s'ouvrent grand et j'ai du mal à m'endormir...il y a cette tension du lac, la lune, Aldo et la grandeur notre voyage eternel.
Nessun Dorma.




7 commentaires:

  1. Une bien belle histoire. Une histoire réelle pleine de rebondissements.
    Voyage au travers des lignes en t'accompagnant.
    Bonne suite. Bonne aventure
    Nous te suivons.

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  2. Je reconnais bien la galère de ces journées de rando ou tout va de travers: le temps passé à tourner en rond à chercher un chemin qui n'existe plus, les détours pour trouver un pont car le gué indiqué n'est plus praticable... mais on est toujours prêt à repartir!

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    1. Ah oui, tu dois bien connaître. ce sont là les indtants moins bien _ mais comme tu fid, on repart toujours. Merci Geneviève.

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  3. Diana, tu es dans un pays de verdure où l'eau est en abondance alors qu'en 2015, tu traversais des zones arides en Italie, tu es cependant rodée à ce genre de situation. Eau non potable ne veut pas dire qu'elle n'est pas bonne à boire, si je me trouvais en panne d'eau, je n'hésiterais pas à en boire, j'ai connu des situations critiques qui m'ont obligé à boire de l'eau saumâtre, pas en France, le balisage des GR est parfois incertain, remarque de Bernard qui fait actuellement le tour de France, a fait ton itinéraire dans le sens opposé en mars dernier. Bonne route et une caresse à Gamin.

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    1. Oui, j' aurai dû essayer cet eau, fu moins avec les tablettes. Tant pis, mon choix m' avait emmené au bord de ce lac, ecperience intéressante...

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  4. Je te retrouve en randonnée avec le plaisir de te lire.
    Tu es raisonnable et prudente avec l'eau non potable, cet écriteau n'est pas là pour rien...
    J.D

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